Réflexion sur la sécurité sociale en France

Publié le par Denis Chemillier Gendreau

Voici un article intéressant rédigé par AB Galiani qui offre une petite rétrovision de la sécurité sociale en France, pour aboutir à son endettement actuel. Les commentaires aussi valent le coup!


Beveridge aimerait mais Bismarck ne veut pas. Par A.B. Galiani

Quel est le dispositif le plus efficace ? Il est évident que le système bismarckien présente des « trous dans la raquette » et c’est d’ailleurs cette lacune qui a conduit l’évolution sensible de l’assurance maladie en France. Il reste que le dispositif anglais s’est montré au final que moyennement efficace. En effet, la Grande Bretagne a créé en 1946 un « National Health Service », qui bénéficie du monopole de la gratuité de la santé. Et c’est bien là, le souci ! Qui dit « monopole » dit « faible régulation » (la régulation étant la capacité à rectifier les dysfonctionnements). Cette médecine publique a provoqué de solides dérapages : longueurs des délais pour les soins, pas de choix du praticien, explosion des coûts … On a vu ainsi apparaitre en parallèle une médecine privée, financée par des assurances privées. Bref, le choix d’une « santé fonctionnarisée », reposant sur le dogme contestable d’un « service public spontanément au service de l’intérêt général » a abouti à une « médecine à 2 vitesses ». Ceci dit, plus que les choix de principes, ce sont les déclinaisons qui, reflétant les philosophies dominantes, menacent la protection sociale. La France est en un exemple. Le malthusianisme transparait au travers la quasi absence d’évolution des systèmes de retraite qui n’ont pas évolué comme la démographie et l’état sanitaire de la population. En passant d’une logique d’assurance à une logique de rente, ils sont devenus une charge croissante – et surtout de plus en plus lourde - sans contrepartie, c'est-à-dire, sans création de richesse pour la collectivité. Dans un pays où les prélèvements sont déjà parmi les plus elevés du monde, l’accroissement de la dette publique a pu être un moyen depuis 35 ans d’en contenir les conséquences sociales.

Beveridge aimerait mais Bismarck ne veut pas. Par A.B. Galiani

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